22 décembre, 2010

Les leçons de Wikileaks

Au-delà des révélations orchestrées par Wikileaks et diffusées, c'est important de l'écrire, par différents journaux, on peut voir un phénomène nouveau et inquiétant se faire jour : des compagnies privées qui s'érigent en juges de ce qui peut être écrit ou diffusé sur le net. En effet, comment interpréter autrement les décisions de Paypal, Visa, Mastercard et Bank Of America à l'encontre de Wikileaks ?

Les États européens - notamment la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne - ont depuis longtemps, sous des prétextes divers (pédophilie, terrorisme, protection des droits d'auteurs), le phantasme de contrôle de l'Internet. Mais là, les entreprises sus-citées ont devancé leurs rêves les plus fous. Parce que Wikileaks n'est poursuivi nulle part pour le moment. Ces boîtes donc, devancent une décision de justice dont on ne sait même pas si elle viendra. De ce simple fait, elles dénient à Wikileaks, et partant à ceux qui voudraient lire ce que Wikileaks publie ou aux nombreux blogueurs de toute sorte leur liberté d'opinion et d'action. Et les implications en sont bien sûr immenses : car on ne peut laisser à des entreprises privées le droit de déterminer ce qui est publiable ou non. C'est le boulot des juges. Et c'est un travail qui doit s'exercer en toute transparence, loin de l'opacité organisée des contrats commerciaux et selon des règles bien définies.

Ce que l'on observe, ici, ce sont les prémisses de ce qu'ACTA nous réserve. Et ce n'est pas réjouissant.

 

Pendant que l'on crie haro sur Wikileaks, rien n'est dit sur l'attitude de ces compagnies. Ce qui n'est bien sûr pas surprenant quand on voit ce que les députés de l'UMP (qui décidemment ne valent pas mieux que celui qu'ils servent) ont pu voter. Mais voilà, comme Chomsky l'a bien souvent dénoncé, une fois de plus on observe un double standard dans l'information et les mesures prises pour limiter ou protéger celle-ci.

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