25 octobre, 2009

Deux choses, très vite.

La première, c'est qu'on savait que certaines vieilles ganaches n'ont toujours, comme disait Einstein, qu'une moëlle épinière et pas de cerveau. C'est une fois de plus confirmé. Deux vieux généraux, le cul bien au chaud en France, et qui par ailleurs, comme tout général qui se respecte, sont prèts à envoyer n'importe qui au casse-pipe pour des idées aussi fumeuse que "la patrie", "la gloire" (la leur, le plus souvent) osent faire la leçon à des afghans qui toute leur vie ont vécu une vie plus dure que eux-mêmes n'en connaîtront jamais, tout bons militaires qu'ils aient été. Quand on a dix-neuf et qu'on est né en Afghanistan, on ne connaît qu'une seule chose : la guerre. Je trouve qu'il est normal d'en être lassé au bout d'un certain temps. Si ils veulent absolument participer à la "reconstruction de l'Afghanistan",  dont les bombes que l'OTAN largue "par erreur" (un peut trop courante l'erreur) sur les villages Afghans en sont la principale marque de fabrique, ou si ils veulent lutter contre le terrorisme que ces mêmes bombes contribuent à fabriquer, qu'ils lèvent leurs culs rancis de leurs fauteuils et qu'ils y aillent !
Cette affaire me rappelle une vieille chanson très célèbre d'Eugène Pottier dont une partie d'un refrain dit :
"S'ils s'obstinent ces cannibales,
à vouloir faire de nous des héros,
ils sauront bientôt que nos balles,
sont pour nos propres généraux"
Une chanson qui vaut le coup, je trouve.

La deuxième c'est Besson qui voudrait faire chanter la marseillaise au mômes. Bien sûr ce triste sire ce défend de reprendre les idées du FN, ou plutôt, il considère que certaines de ces idées appartiennent au "champ lexical" de la République. Mais Benoît Hamon à raison, ces idées sont celles du FN. Donc fascistes. Ergo, celui qui les défend est un fasciste.
L'an prochain, il devrait y avoir des élections en France, et la droite nous ressort les mêmes tactiques : on flatte la frange des français la plus idiote pour récolter des votes. Je n'espère qu'une seule chose : c'est que ceux qui voteront pour eux s'en prendront plein la gueule, aussi.


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17 octobre, 2009

Ce type est méprisable.

Qu'il ait viré sa cuti et soit passé du PS à l'UMP n'est pas franchement quelque chose d'étonnant en soi. Cela s'appelle avoir un plan de carrière, c'est un peu comme un autre de ces sous-philosophes (Philippe Corcuff, allez voir au paragraphe "engagements"). Pour autant, cela reste méprisable et en dit long sur la nature des valeurs dont Besson se prétend le porteur.
Mais voilà, non seulement ce type fait le choix de la carrière politique au détriment des idées politiques, mais en plus il en rajoute dans la flagornerie et passe son temps à se recentrer : Philippe de Villiers à l'UMP ? Au début, il n'est pas trop pour, mais finalement, si, tiens ce n'est pas si mal (Besson trouve d'ailleurs que Villiers "est plus subtil qu'il ne se l'imaginait", notamment sur l'immigration ; tu m'étonnes, vu que la seule divergence qu'ils ont est une question d'échelle, le débat n'a pas dû aller très loin dans l'affrontement de soi-disant idées). Une loi sur la Burqa ? Inutile... Ah tiens, non, il a "évolué" sur le sujet, à chaque fois, on soupçonne un recadrage par Sarkozy ou l'un de ses "conseillers". Cela semble être le cas pour la Burqa, vu que la position exprimée par Sarkozy (une expression postérieure à celle de Besson) était à l'opposé de celle de Besson.
Après avoir passé la langue au fondement du père, Besson fait de même à celui du fils. On se croirait dans "l'amour en héritage". En moins romantique.
Ce type n'est pas seulement un menteur patenté comme l'a montré maître Éolas, c'est aussi un courtisant, et de la pire espèce.
Il n'est pas le seul, loin de là : on compte sur les doigts d'une main les hommes politiques UMP qui, sur un point ou un autre, sont en désaccord avec la politique du gouvernement. Et je gage que sans aller jusqu'à les faire taire, on les tient à l'écart.


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14 octobre, 2009

Sarkozy et le symbole de la résistance.

Hier, je suis tombé sur ça. Qui est repris dans cet article du nouvelobs.com. Un truc qui est étonnant, c'est comme l'ont souligné certains commentateurs, le retard de cette info : les images datent du 18 mars 2008. Sarko est ignoble, tout à son attitude de beauf ignare : méprisant envers un résistant expliquant qu'il a été chercher, avec d'autres les corps de certains de ses camarades tombés dans une embuscade, faisant un humour douteux avec les républicains espagnols. Je gage d'ailleurs qu'il n'a pas la plus petite idée de ce que signifiait leur présence aux Glières, eux qui ont été accueillis par des barbelés quand ils ont fuit l'Espagne franquiste. Le documentaire "Un autre futur" retrace assez bien leurs luttes, leurs espoirs et leur courage.
L'attitude de Sarko est méprisable, ce type est haïssable, mais on le savait déjà. Ce qui est étonnant, c'est qu'il y a encore des gens qui sont capables de défendre un comportement ignoble comme celui de leur chef bien aimé. Petit florilège, issu des commentaires de l'article du nouvelobs.com suscité:
"Attention
Franchement, là, ça en
devient RIDICULE et décevant de la part d'un journal come le nouvel obs
de relayer une telle non-information ! A force de trop en faire, les
détracteurs de Sarkozy sont en train d'en faire une victime..."
De la part d'un type qui n'a vraisemblablement rien compris. Sarkozy, victime, on aimerait voir sa tête au bout d'une pique, mais ce n'est hélas pas pour demain.
Ou celui-là :
"Je suis farouchement opposé à ce que peut faire Sarkozy mais j'estime
que de le combattre dans les coulisses est le moyen de passer à côté de
l'essentiel.

Une fois le soufflet retombé ne reste rien si ce n'est le discrédit
pour les colporteurs de ragots. Il ne pas oublier que pour ceux qui ont
des urgences plus vitales avec les déferlantes de licenciements, les
activités économiques fragilisées dans presque tous les secteurs, la
pression sur les collectivités locales, et les angoisses plus diverses,
justifiées ou non, utiliser son énergie et son temps à cracher sur tout
ce qui a l'épaule qui tremblotte est proprement scandaleux.

Sarkozy, c'est sur le terrain qu'on lui rentre dedans, sinon c'est tout simplement nuisible à tous.

Mais enfin réfléchissez deux minutes avant de vous laisser tomber aussi
bas avec du journalisme qui force l'inquiétude et plus généralement une
ambiance délirante de désir de lynchage public. Une chasse à l'homme
n'est pas justifiable, en aucun cas."
En quoi des images documentées sont-elles des ragots ? On aimerait le savoir. Par ailleurs, même si il y a des infos plus importantes, celle-ci ne l'est pas moins : on y voit tout le mépris que Sarkozy a pour ceux qui se sont battus contre le fascisme, à se demander pour qui il penche vraiement lors de cette commémoration. Peut-être regrette-t-il la défaie des nazis qui a conduit sa famille à être expropriée et à fuir l'armée rouge ?

"On dirait que l'ensemble des journaliste de ce pays guette son moindre
faux pas! Incroyable, ils n'ont donc que cela à dire sur notre bon
Président. Vive Nicolas, celui qui restera dans l'histoire comme un
grand homme."
Un grand homme a un minimum d'intelligence. Chez Sarkozy, on la cherche toujours.

Bon j'arrête là, plus on avance dans la lecture de ces commentaires, plus on s'enfonce dans une espèce de fange constituée de tissus cérébraux qui auraient pu être des cerveaux s'ils n'appartenaient pas à des électeurs de l'UMP.


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12 octobre, 2009

Finkielkraut, le perroquet réactionnaire.

Alors, l'été dernier, j'ai lu un article du Nouvel Obs sur Finkielkraut et je me disais que j'en ferais volontiers un billet en rentrant. Las, je me suis fait doubler par CSP. Je ne voyais donc pas l'utilité de remettre cent balles dans la machine.


Mais voilà, il ne peut arrêter ces saillies, dans Marianne de cette semaine, d'après Fontenelle, il remet ça. Depuis tant et tant d'années qu'il répète que l'éducation va à vau l'eau, il en est devenu un spécialiste, c'est pratiquement le seul sujet sur lequel on l'interroge. Récemment, ce sont les projets pédagogiques, qui consisteraient selon lui à emmener les gosses à Disneyland et qui seraient un gaspillage de l'argent public. Il estime par ailleurs que l'excuse invoquée par les profs, à savoir que certains gamins n'auraient pas l'occasion d'y aller autrement ne tient pas. Et pour cause, pour notre ami Finkielkraut, habitué qu'il est à la soumission des élèves de polytechnique (soumission leur assure un statut ultérieurement et ils le savent), il doit trouver que l'enseignement doit obligatoirement être chiant.


Deux choses : la première, c'est que quand j'étais gamin (en primaire), les instits nous ont emmenés au parc Walibi près de la Tour du pin. C'est marrant mais une vingtaine d'année plus tard et un doctorat en poche, je ne trouve pas que cela ait eu une influence négative sur ma personnalité. Et oui, cette sortie a permis à l'époque à des camarades de classe de faire quelque chose qu'il n'auraient pu faire autrement. C'était bien un projet pédagogique, pas seulement à l'usage des élèves d'ailleurs, mais aussi de leurs parents : l'apprentissage de la solidarité, le fait de montrer qu'ensemble, on peut faire des choses que seuls on ne peut pas. Et quoi, fallait-il envoyer des gamins visiter le Louvre ?


Oui, certains diront, à quoi je répondrais qu'il y a un temps pour tout. Quand on a dix ans, il est rare que l'on soit près à passer deux heures dans une queue pour voir des choses pas nécessairement faciles à apprécier. Cela, je l'ai eu plus tard : à quatorze ans, j'ai visité Londres, et j'ai adoré le British Museum (particulièrement sa section sur l'Égypte), entre autres.


Maintenant, Finkielkraut se plaint de l'utilisation des portables à l'école, blah blah... Nul doute que ce soit ennuyeux pour le prof'. Sauf que ce n'est pas nouveau : avant c'était les bds, les batailles de gomme, ce genre de trucs. Il ne s'agit ni plus ni moins que de la même attitude adolescente typique, avec les moyens de son temps. Pas de quoi en faire un fromage, ni même des articles de journaux. Que Finkielkraut nous balance son avis là-dessus ne montre qu'une chose : sa réflexion est digne de celle du comptoir d'un "café du commerce" quelconque, avec les oripeaux et le vocabulaire de la "philosophie", mais sans la rigueur intellectuelle qui devrait accompagner une telle posture. Les délires de Finkielkraut sur un gamine de 13 ans qui, soi-disant posait nue et partant aurait mérité de se faire violer par Polanski le montre bien. On est purement dans l'argumentaire selon lequel, amie, si tu portes une mini-jupe, tu es de fait consentante et ne serais te plaindre si un mauvais sort était fait à ta pudeur.


Comme je le disais, répugnant comme les remugles de cerveaux imbibés de la mauvaise bière de n'importe quel "café du commerce" de France et de Navarre.



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03 octobre, 2009

Les ennemis de mes ennemis ne sont pas forcément mes amis

Je viens de lire ce billet du camarade Fontenelle, et je dois dire que j'en tombe un peu des nues. D'après Fontenelle, donc, le prix "Ni Dieu ni Maître" 2009 serait attribué à un pamphlet anti-islam. Bon, étant donné que je considère que toutes les religions sont nocives pour l'intelligence, je ne vois pas en quoi être choqué par cela. Ceci dit, je n'ai pas lu ledit bouquin, donc il faut voir, être anticlérical (au sens large) n'implique  pas nécessairement de tomber dans des dérives racistes à la Riposte Laïque (dont le site s'orne d'une cocarde, et en dernière analyse, je me demande bien ce que la laïcité à avoir avec la France ?), mais le risque est malheureusement assez élevé, et d'après Fontenelle, l'auteur est en plein dedans. Ce qui me choque le plus, c'est que le préfaceur de ce bouquin, Onfray, parle à un moment de "valeurs occidentales"... Say... what ? Comme diraient mes collègues. Que viennent faire les "valeurs occidentales" là-dedans ? Et de quelles valeurs occidentales parle-t-on ? De la propriété privée des moyens de production, de la hiérarchisation du travail ? Ou des droits de l'Homme ? Ce serait bien de préciser parce que je doute que les anarchistes un peu sérieux se reconnaissent dans les deux premières moutures. Et, Onfray, décidément en verve, nous ressort les raisonnements typiquement staliniens du type : "si tu prononces celà, tu es objectivement ceci", et n'oublie pas non plus une de ces affirmations péremptoires comme quoi, en dehors de l'Occident, il n'y a pas d'individus. Je suis désolé, mais j'aimerais, c'est peut-être une déformation professionnelle, qu'il appuie cette affirmation par des publications d'ethnologues contemporains concernant différentes civilisations, tribales ou non. Je ne sais pas pourquoi, mais de la part d'un donneur de leçons patenté qui confond l'Union Jack et le Star and Stripes, je trouve que l'on est en droit de se méfier. Une petite idée à Onfray : pourquoi ne pas appliqué à lui-même ce qu'il réclame aux autres ? C'est à dire un peu de rigueur intellectuelle.


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02 octobre, 2009

Pour une science indépendante, partout dans le monde.

La semaine dernière, j'ai raté mon bus pour rentrer du taf' (je sais, c'est une information inintéressante en soi mais elle me sert à introduire ce qui suit, alors un peu de patience), donc en attendant le suivant, vu que j'avais fini mes manips, je prend un science magazine et je feuillette les pages News. Et là, je tombe sur un entrefilet surprenant : un chercheur vénézuélien a été mis à la retraite d'office parce qu'il ne serait pas venu plusieurs jours de suite à son bureau. Bon, outre que généralement les scientifiques ne pointent pas (et pour cause : si ils le faisaient, quoiqu'en dise Sarkozy, les heures supplémentaires à payer grèveraient sérieusement les budgets des instituts de recherche), on peut s'interroger sur les raisons données par le directeur de l'institut de recherche en question. En gros, il ne serait pas venu à son travail, ses performances en tant que scientifique sont sujettes à caution. Sauf que, d'après Science, ce chercheur a une liste de publication tout à fait honorable. Mais voilà, ce même directeur de l'institut affirme que la bibliométrie classique est caduque car issue d'une entreprise (Thomson scientific) et qu'il convient de vérifier si les recherches faites par ce prof mis à la retraire d'office, donc, ont un quelconque intérêt pour le Vénézuéla. Bon.

Que la bibliométrie soit aux mains d'une entreprise (qui d'ailleurs vend ses classements) est certes un problème, dont certains chercheurs s'occupent par ailleurs. Ceci dit, cela ne saurait servir de masque à cet autre fait : Chavez a recruté (c'est le terme) un... ancien lieutenant pour serrer la vis aux chercheurs, naturellement tous petits bourgeois et donc suspects de collusion avec la droite réactionnaire vénézuélienne. Nul doute qu'il y ait des chercheurs vénézuéliens qui ont des sympathies pour cette droite, et alors ? Ces derniers ont le droit de penser ce qu'ils veulent de Chavez, ou le Vénézuéla n'est plus une démocratie ?
On voit bien ici que ce qui dérange les pouvoirs, qu'ils soient vénézuéliens, français, américains (surtout sous Bush) : c'est l'indépendance des chercheurs, qui non seulement n'accordent que peu de crédit (et avec raison) aux discours politiques, habitués qu'ils sont à juger sur des faits, mais aussi n'hésitent pas à contredire leurs gouvernements respectifs quand ceux-ci mentent effrontemment. Comment interprèter le fait que l'administration Bush ait muselé des climatologues américains qui contredisaient ses affirmations concernant le réchauffement climatique ? Ou les mesures prises en France qui vont aboutir à la destruction des sciences humaines, non rentables, mais qui ont aussi un peu trop tendance à confronter les discours politiciens aux réalités sociales (bien sûr, un sociologue aux ordres est toujours précieux, c'est pour cela que la filière ne disparaîtra jamais complètement) ?

Le savoir est un pouvoir. Il n'est donc pas étonnant qu'un gouvernement autoritaire, d'où qu'il vienne, cherche à le contrôler.


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