16 novembre, 2010

Wikileaks, ou comment Besson se ridiculise, une fois de plus

Wikileaks a une fois de plus fait des révélations "embarassantes" pour les États-Unis et leurs alliés. Ou plutôt, ils jouent l'embarassement. Parce que sérieusement, que les diplomates se passent de langage diplomatique une fois qu'ils sont entre eux, il ne faut pas être grand clerc pour s'en douter. Dire à sa hiérarchie que Sarkozy est autoritaire, ce n'est rien que faire son travail. A contrario, que le même Sarkozy ait prévenu les américians 16 mois avant ses concitoyens qu'il serait candidat pour la présidentielle de 2007 montre à quel point le président français considère ses concitoyens. Pour tous ceux qui ont été spoliés par les lois de son gouvernement (retraites, HADOPI, immigration), ce n'est pas une surprise. Pour les autres, en revanche...

 

L'une des langues les plus lestes du gouvernement est Éric Besson. Et ce ne sont pas de ses qualités de rétheur dont je parle. Il y a un an déjà, il avait abondamment léché le fondement du fiston Sarkozy, prétendant que celui-ci, sans diplômes d'aucune sorte, avait les qualifications requises. Cette fois, il refait le coup, mais envers les américains. C'est ici. Mais laissons le parler :

«Cette situation n’est pas acceptable. La France ne peut héberger des sites internet qui violent ainsi le secret des relations diplomatiques et mettent en danger des personnes protégées par le secret diplomatique. […] On ne peut héberger des sites internet qualifiés de criminels et rejetés par d’autres Etats en raison d’atteintes qu’ils portent à leurs droits fondamentaux.»

Or, si la première partie pourrait se comprendre, la deuxième est un peu plus compliquée. À ce que je sache, Wikileaks n'a pas été condamné aux États-Unis, sans aucun doute, le gouvernement américain cherche un moyen légal d'empêcher Wikileaks de diffuser les infos qu'ils reçoivent. Mais en attendant, que Hillary Clinton qualifie Wikileaks de criminel n'en fait pas un site criminel, ni aux États-Unis, ni en France. Car indépendamment du cas de Julian Assange, poursuivit pour une affaire (un viol) qui n'a rien à voir avec Wikileaks, la parole d'un membre d'un gouvernement n'a force de loi. À moins que la France ai changé à ce point, et dans ce cas, je ne suis pas prêt de rentrer : si je veux vivre dans une république bananière, autant aller aux Caraïbes ; au moins, là-bas, il fait beau.

Le dernier mot revient à Octave Klaba, le fondateur d'OVH, le serveur français qui hébergerait Wikileaks :

«ce n’est pas au monde politique ni à OVH de demander ou décider la fermeture, ou pas, d’un site, mais à la justice»

Une leçon de droit bien administrée, je dirais.

 

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