29 avril, 2005

Un référendum ? Non, un cataclysme pour les intellectuels

On peut le penser en effet. Quoi de pire que le peuple qui s'exprime ? Nos éditorialistes s'en donnent à coeur joie à ce sujet. Et, contrairement à leurs prétentions, à leur capacité auto-proclamée à comprendre et expliquer la complexité aux pauvres hères que nous sommes le monde et ce qu'il faut en penser, ils tombent sur ce sujet au moins dans une passion qui, par définition, se passe parfaitement d'arguments rationnels. Alors, y-a-t'il un danger à voter non au traité constitutionnel européen ? Apparemment, oui, la route à l'enfer libéral serait ouvert, rien ne pourrait plus arrêter la marche du capitalisme triomphant... Que d'autres partisans du oui disent, eux, qu'il ne faut pas lire le titre III car il ne contient rien de nouveau, que toutes les dispositions libérales qui y sont écrites sont déjà appliquées ne semble gêner personne. On peut se demander si ces "faiseurs d'opinions" ne sont pas un peu... Ou ils prennent les individus pour des imbéciles. Mais le pire sont les politiques, qui, à l'instar de DSK, estiment que ce référendum est une connerie. Ces gens-là n'aiment décidémment pas le risque. Voir le peuple les désavouer... Quelle horreur !!! Déjà que le dégoût de la politique ne leur pose aucune question. La démocratie n'est bonne que si elle va dans leur sens. Mais au nom de quoi serions-nous dépossédés d'un choix qui conditionnera nos vies futures ? La réflexion de DSK en dit long sur ses conceptions de la démocratie. Le fait qu'il s'agit d'un traité entre plusieurs états ne change rien à l'affaire : nos vies nous appartiennent. A cet égard, voter oui ou non importe peu. Au final, c'est cette dynamique, initiée par ceux-là même qui voudraient la détruire, qui importe. Que les individus s'aperçoivent que oui, leur vie leur appartient, et que, oui, les choix des politiques, la leur confisque, d'une certaine façon, est un pas décisif vers la fin de la moutonnerie électorale. Si vous vous êtes réveillés, ne vous rendormez pas !!! Ce serait dommage d'avoir à subir ce système encore longtemps.

20 avril, 2005

Introduction

Encore un !? Ben oui, encore un... Après tout, je ne vois pas pourquoi moi, Camillo Berneri, je n'aurais pas, comme tout un chacun, le droit d'exprimer mes points de vue à la face du monde. Ok, le titre du blog n'est pas original du tout... Il se trouve qu'avant de décider de blogger à mon tour, j'ai fait un petit tour sur la Toile et, ma foi, des titres originaux, il y en a plein. Comme, en plus, je viens de créer ce blog en attendant une collègue pour aller boire des Mass à la Frühlings Fest de Stuttgart... C'est un blog d'urgence, quoi... Une excuse pour ne pas lire de publication et pour ne pas trouver quelque chose de plus productif du point de vue du travail. Un, des, point de vue donc...
Aujourd'hui... Je sais pas trop... Je pourrais... Réagir à l'actualité, tiens... Et oui, cessons de tolèrer le monopole des chroniqueurs, des éditorialistes et autres intellectuels sur l'actualité et son interprétation. Exprimons nous aussi. Vu les conneries qu'ils racontent tous autant qu'ils sont, nous ne pourrons faire pire, ni dans le mensonge, ni dans l'approximation, ni dans le mépris aux lecteurs. Non, je ne suis pas un anti-intellectuel primaire... Mais je dénie le droit à certains d'entre eux, confits dans la révérence et le soutien au système, de nous donner des leçons de quoi que ce soit. Ce qui m'horripile le plus, c'est leur manie de présenter leurs opinions comme des vérités quasi-révélées et en tout cas intangible... Messieurs les éditorialistes, taisez-vous... Ou exprimez vos opinions comme des opinions, et non comme des faits. Et laisser les gens vivre et penser par eux-mêmes sans que vous soyez là pour leur donner des cours. Rien n'est plus insupprotable que leur morgue face à aux malheureux qui n'auraient pas la bonne idée d'être d'accord avec eux. En ce moment, par exemple, les voilà sûrement en train de gloser sur l'élection du nouveau pape, des enjeux pour les cathos et le monde, sur la supposée fierté des allemands. Comme je vis en Allemagne, je peux vous dire que la plupart s'en foutent. S'ils ne pensent pas que ce pape-là ne vaut pas mieux que le précédent. Mais quand on considère que les micro-trottoirs complaisants et politiquement corrects sont de l'information. Et, bien plus, qu'ils représentent, statistiquement parlant, l'opinion de la majorité de la population... Forcément, cela fausse l'analyse. Analyse qui va elle-même déterminer la façon dont l'info sera construite. Oui, j'écris bien construite et pas recherchée : pour nos dirigeants, patrons de presse et éditorialistes "idiots utiles" du capitalisme, l'info est un produit comme un autre. Le moindre des paradoxes n'est pas celui qui consiste pour ces plumitifs à dénoncer certains mouvements sociaux (les intermittents par exemple) lorsque ceux-ci décident de se rendre visible... Mais voilà, rien ne peut les descendre de leur piedestal, qui pourtant est loin d'être mérité...