29 juin, 2005

Après le caniche du medef, le berger allemand du medef

Après un gouvernement qui se voulait patelin, et qui n'était en fait pas si éloigné du paternalisme le plus pétainiste qui soit ; on nous propose, cette fois, un gouvernement plutôt orienté "biscoteaux". Après deux semaines aux manettes, Villepin et Sarkozy font définitivement dans la gonflette. A croire qu'ils font un concours, que lors d'un coktail trop arrosé au Moët et Chandon, ils ont parié sur la surenchère. Avec un thème central : les français sont des fainéants, nous allons les remettre au travail, qu'ils le veuillent ou non !!! Et gare aux resquilleurs, aux insolents qui prétendraient ne pas faire un boulot de merde payé des miettes ! Villepin à l'assemblée, Sarkozy à la Courneuve, mais un seul et même combat : le mépris des pauvres, fainéants par essence. Que Sarkozy déblattère son racisme de classe sans que personne ne s'en émeuve (cf. libération du 30 juin 2005), dit assez l'état de la France et de ses "intellectuels", dont bon nombre sont passés du statut de compagnons de route des staliniens à celui d'idiots utiles des gouvernants.
Que Villepin organise la casse du code du travail sans que personne ne s'en émeuve outre mesure n'est pas moins révélateur. Il fut un temps - je n'étais pas né, hélas - où de telles attaques, un tel mépris auraient soulevé un tollé. Aujourd'hui, rien... Une pensée unique qui s'est imposée partout, transformant les journalistes en prescripteurs d'opinion, voire...
Mais est-ce la vraie raison ? Ou le copinage dénoncé par Pierre Carles, caché à l'époque, n'a plus à craindre de s'afficher ? Je pencherais plutôt pour la seconde hypothèse. Si elle se vérifie, cela en dit long sur le sentiment de toute puissance que politiques et journalistes d'opinions ont. La leçon du 29 mai ne leur aura apparemment pas suffit. La prochaine fois, il faudra peut-être être plus clair.