29 juin, 2009

Que vont dire nos sous-penseurs ?

Après la saillie pitoyable de Finkelkraut, sur le fait que on aurait un gouvernement gentil et qu'il ne faut pas se plaindre, parce qu'il y a pire ailleurs. Quel argumentaire débile, franchement, c'est vraiment du niveau d'une cours d'école. Et encore, les gamins ne sont pas de prétentieux pédants. Sa défense de la loi HADOPI est pathétique, elle serait un droit de l'homme d'enfant gâté. Cette loi est inappliquable, le problème ceci étant tient aux principes qu'elle pose : la charge de la preuve n'est plus à l'accusateur mais à l'accusé, on est présumé coupable dès le départ... En gros, il dénonce le totalitarisme en Iran en défendant un système qui pourrait éventuellement donner des outils de surveillance (ou au moins des outils juridiques pour la répression) à un État totalitaire en France. À moins bien sûr de considèrer que la démocratie est une fin de l'histoire et que le danger totalitariste (et fasciste, pour parler clairement, je ne vois pas de parti en capacité d'imposer un régime stalinien en France), ce serait oublier l'Allemagne des années trente, qui était une démocratie avant 1933.

Je pensais, donc, en écoutant cet infâme Finkelkraut, à Alexandre Adler, dont les délires sur Chavez feront longtemps partie de bêtisier de la "pensée" de comptoir. Il n'avait pas son pareil pour critiquer la "censure" des médias au Vénézuela de Chavez, j'attends vivement qu'il réagisse à ceci
Dans la capitale Tegucigalpa, les télévisions et radios publiques,
favorables au gouvernement déchu, sont toujours réduites au silence,
tout comme la chaîne américaine CNN, depuis qu'elle a mis en doute la
version officielle sur le retrait volontaire du président élu.
C'est tiré de cet article. J'attends avec impatience sa réaction sur ce sujet.


Powered by ScribeFire.

27 juin, 2009

Triste actualité

Non, ce n'est pas la mort de Jackson : je m'en bat l'aorte avec une pelle à tarte, non, c'est çà. Inutile de m'étendre sur le sujet : Superno et Fontenelle le font très bien pour moi.


Powered by ScribeFire.

Quand l'humour doit épargner les puissants...

Tout le monde se souvient des tollés successifs déclenchés par Stéphane Guillon suite à certains de ces billets. Enthoven, Levaï (c'est un exemple, il a  commis d'autres saillies du genre) et Claude Imbert ont dénoncés cet humour qui "exclue" d'après Imbert, qui censure, d'après Enthoven et qui est simplement ordurier d'après Levaï.
Il y a quand même un problème de perspective : que je sache, ni Martine Aubry, ni Sarkozy ni Strauss-Kahn ne sont vraiment à plaindre dans leur quotidien. Je ne vois pas en quoi les moquer serait un "danger pour la démocratie", rien que çà. C'est ridicule, qui au premier chef s'érige en censeur ? Qui exclue aujourd'hui, quasi-quotidiennement, en France ? Stéphane Guillon ? Ou le régime sarkosien et ses affidés qui expulsent des sans-papiers à tour de bras ?
Il fut un temps où l'impertinence, la critique étaient vues comme des qualités essentielles, il ne fallait pas être suspecté de sympathie excessive pour le pouvoir. Maintenant, c'est le contraire. Moquer les pauvres ou les fonctionnaires, même - surtout - durement çà va ; c'est même recommandé. Par contre, si on s'attaque au roi Sarkozy, ou à un membre de sa classe sociale - fût-il de "gauche" -, celà revient à s'attaquer à l'aristocratie.

D'ailleurs, oui, l'époque sarkozyste a bien des relents d'ancien régime.


Powered by ScribeFire.

24 juin, 2009

La touchante naïveté de certains jounalistes

De temps en temps, je vais lire le blog de Jean Quatremer, journaliste à Libération et communiquant de l'Union Européenne. Parfois je tombe sur des perles : Quatremer est le seul bloggueur que je lis capable de troller dans les commentaires de son propre blog. C'est fort. Évidemment, il vaut mieux être de son avis si on veut échapper à la citation hors contexte ou à l'ironie facile. C'est tellement mauvais que parfois je me demande si il le fait exprès ou si il ne comprend pas certains commentateurs (ils va de soi que d'autres commentateurs méritent amplement son ironie, mais bon, eux, ils ont l'habitude de polluer n'importe quel site avec leurs a-réflexions, j'y reviendrai un jour).Mais revenons à notre mouton, Quatremer, donc. C'était à l'occasion de son billet sur le discours fédéraliste de Ségolène Royal. Un commentateur, Mael, fait la remarque suivante :



L'Europe ou le chaos du nationalisme ?



Et après on veut nous faire croire que les eurofédéralistes ne jouent pas sur les peurs...



On peut vivre en bon voisins, avec des lois différentes mais en bon termes.



Les USA sont indépendant du Canada, pourtant ils ont d'exellentes relations.



Ségolène a son avis sur l'Europe très bien... mais comment peut-elle dire que les français veulent "plus d'Europe" ??



Elle le voit au taux d'abstention élevé des élections européennes ? Au résultat sur du référendum du 29 mai 2009 ?



Elle prend ses rêves pour la réalité...


Auquel Quatremer répond :



Excellente remarque, pleine de finesse et qui montre une connaissance de l'histoire hors du commun. Combien de guerres déjà entre le Canada et
les Etats-Unis? J'ai oublié et j'aimerais beaucoup que vous me
racontiez les guerres américano-canadienne, les dizaines de millions de
morts, les destructions mutuelles, etc. Racontez moi, j'attends avec
impatience. J'imagine que votre exemple n'est pas dû au simple hasard?
Vous auriez pu aussi nous citer des pays Africains, moyen-orientaux,
orientaux aussi? Je ne sais pas, moi, par exemple l'Inde et le Pakistan
dont l'harmonie est tellement parfaite qu'on rêve tous de copier ce
modèle.


Admirez la rhétorique pubère de notre plumitif. Pris d'un doute affreux quand aux guerres nord-américaines, qu'il sous-entend nombreuses et meurtrières, je vérifie et lui réponds ensuite :




Il me semble qu'il n'y a eu que deux guerres américano-canadiennes. Toutes
lorsque le Canada était sous domination britannique. Et moins de 10.000
morts en tout. Une histoire pas idyllique, mais loin de ce qui ce
passait en Europe à l'époque (guerres napoléoniennes).

Même si je ne suis pas d'accord avec Mael, votre remarque est loin d'être un modèle de finesse non plus.

Je ne lui ai rien dit à propros des tensions indo-pakistanaises : il a évidemment raison. Il ne me réponds pas tout de suite : il a été démasqué, son argument sur le Canada et les États-Unis, qui contrait celui de Mael quand à la bonne entente de ces deux pays est fallacieux, et il le sait. Un autre commentateur le reprend en faisant remarquer à juste titre qu'il y a eu une guerre civile au sein d'une fédération. Auquel Quatremer répond :

Il y a d'autres grands pays, comme la Russie, au hasard, qui a souvent fait la
guerre a ses voisins. L'espace et la richesse en matière première
n'expliquent pas tout.

La guerre de Sécession a été une guerre civile. Quant aux guerres
américaines, cela va dans mon sens: je ne connais aucun pays qui vit
dans un espace de paix perpétuel comme l'Union. Aucun.



Et là, je dois dire que je suis un peu irrité : mon commentaire n'allait pas dans son sens, au contraire, il signifiait simplement que oui, il y a bien eu des guerres entre les États-Unis et le Canada (toutes à l'initiative des États-Unis, d'ailleurs), et que non, elles n'ont pas eu le bilan catastrophique qu'il leur prête. D'autre part, ces guerres ont eu lieu alors que les États-Unis n'avaient pas encore la forme qu'ils ont à l'heure actuelle : leur territoire s'étendait à peine vers l'Ouest du Missippi à cette époque. C'est-à-dire extrèmement tôt dans l'histoire commune des deux pays (en prenant une vision européo-centrée ici, mais c'est pour la commodité du propos). En d'autres termes, le Canada et les États-Unis ne se sont pas fait la guerre depuis plus de 150 ans. Mon commentaire n'allait pas dans son sens, au contraire, il tendait à démontrer la fausseté de son argumentaire concernant la soi-disant histoire sanglante que le Canada et les États-Unis partagent (je ne parle pas ici des "premières nations" qui se sont fait allègrement massacrer des deux côtés de la frontière, un peu moins au Canada, peut-être). Si il perd son boulot à Libé, il peut chercher dans la politique, il a les "qualités" requises : mensonge éhonté et déni de la réalité. En fait, il peut direct prendre sa carte a l'UMP : avec un CV pareil, il aura bientôt un poste de ministre. Ceci dit, vient la perle de son commentaire :
je ne connais aucun pays qui vit dans un espace de paix perpétuel comme l'Union. Aucun.
Quoi ? Attends mon petit Quatremer, tu délires, là, non ? L'Union n'a que cinquante ans, et encore, le projet européen a changé plusieurs fois de forme entre 1954 et 2009. C'est un peu court pour parler de perpétuel, non ? De plus il y a des états fédéraux qui ont bien subit des guerres civiles : les États-Unis déjà mentionnés avec la célèbre guerre de Sécession, la Suisse avec la guerre du Sonderbund (pour ne parler que de la plus récente) et enfin, encore plus prêt de nous dans le temps, la guerre qui a déchiré la Yougoslavie, qui était aussi un état fédéral.
L'Histoire est claire : le fait de se fédérer n'implique en aucun cas un état de paix perpétuelle. Et l'on ne peut juger de ce qui se passera en Europe dans les années à venir. D'autant, comme l'écrit Quatremer lui-même dans cette note (au passage, à la fin de cette note, il laisse entendre que vouloir une Europe de gauche est être eurosceptique; pourquoi l'Europe doit être de droite, selon lui ?), qu'il existe des courants nationalistes forts, surtout en Europe centrale où la question des minorités n'est pas réglée. Il se peut très bien que, comme cela s'est pas passé en Yougoslavie, des politiciens instrumentalisent certains conflits pour leur profit personnel. On voit ce que cela a donné.
Alors franchement, dire que l'Union est un espace de paix perpétuelle, j'aimerais bien, hein, ce n'est pas le problème, mais un minimum de rigueur intellectuelle permettrait d'éviter d'écrire de telles bêtises.


Powered by ScribeFire.

22 juin, 2009

Val : "France Inter se renforce en s'épurant"

Quand j'ai lu que le secret de Polichinelle était révélé, je me suis méchamment retenu de faire un commentaire. Histoire de laisser à Val le bénéfice du doute. Ce doute, et donc le bénéfice concomitant ne sont plus de mises : il a réussi à virer un journaliste à peine deux heures après sa prise de fonctions officielle à France Inter. Mais là, je crois, il a affaire à autre chose que Charlie. En face, il y a des syndicats, des gens qui ont une tradition de lutte. Ce n'est plus le "petit" journal où la rhétorique du "seul contre tous" peut faire tenir un groupe un certain temps. Là, il va falloir qu'il fasse avec des gens qui ne sont pas nécessairement prêts à avaler des couleuvres sans rien dire.
Mais c'est "globalement positif", comme aurait dit Georges : peut-être que ceux qui doutaient encore vont voir de quoi Val est le nom.

Nul doute cependant que les plumitifs aux ordres habituels vont voler à sa défense, en criant à "la haine de Val", comme lors de l'affaire Siné. Sauf que là, quand même, deux heures pour virer un mec, il faut y aller.


Powered by ScribeFire.

18 juin, 2009

Atteinte à la dignité, crime contre l'humanité

Un gars se noie en voulant se laver. Tout ça parce qu'on a décidé qu'il fallait cacher la misère de ces migrants que personne ne veut. Parce que la plupart viens d'Afghanistan et que là-bas, depuis que ce n'est plus que par les talibans que l'on est tué, mais aussi par les bombes de l'OTAN, il est devenu plus acceptable de mourir.

Au
passage, il me semble que l'une des explications avancées par le
malfaisant à l'époque était que Sangatte créait un "appel d'air" pour
les candidats à l'émigration vers le R-U par le relatif "confort" qu'il
créait (admirez le cynisme du personnage). Sous couvert de bon sens
populaire (vous savez, ce truc qui ferait que l'on éxecute la moitié
des taulards pour remédier à la surpopulation carcérale par exemple),
celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom savait pertinement quelle
situation il allait créer, ce qui lui permettrait de pointer du doigt
ces immigrés-sales-et-dangereux pendant la campagne que l'on sait.
La mairie de Calais est elle pleinement responsable du l'atteinte à la dignité des migrants. En refusant d'installer des douches à une distance acceptable, elle fait leur dénide fait leur statut d'être humains.
En
gros, les deux sont coupables de crimes contre l'humanité. Il me semble
qu'il existe un pays, situé pas loin de Calais, d'ailleurs, qui
pratique ce qu'on appelle la "juridiction universelle" pour ce genre de
choses. peut-être qu'il y aurait moyen de porter contre le malfaisant
et son affidée, bourgmestre de Calais, non ?

Au-delà de l'horreur de ces positions politiques, cet état de fait démontre la bêtise crasse de nos dirigeants, une fois de plus. En refusant à cette population le minimum d'hygiène, c'est tous les habitants du calaisis qu'ils mettent en danger en créant des foyers d'infections proches de grands centres urbains. Mais peut-être est-ce voulu, peut-être cela participe-t-il de la fabrique de boucs émissaires, nécessaires pour cacher les turpitudes de ce gouvernement mafieux.

P.S: la situation des migrants de Calais et de
sa région fait scandale ici, depuis que je suis arrivé, j'ai vu au
moins deux reportages sur le "Guantanamo français". Je parle bien sûr
du Royaume-Uni. Tiens peut-être que cette crapule de Blair a une petite
responsabilité là-dedans aussi, en faisant pression sur le gouvernement
français de l'époque, mais je n'en suis pas sûr du tout.

Powered by ScribeFire.

12 juin, 2009

De l'abstention...

Depuis les européennes, j'ai entendu et lu, même sur des forums consacrés à linux (ubuntu, pour ne pas citer la distro en question) pas mal de messages qui en substance criaient haro! sur les abstentionnistes. Bon, on peut comprendre que certains au P"S" l'aient un peu mauvaise, quand aux autres, et bien je gage que les militants du NPA, de LO ou du Front de gauche (dont je m'interroge sur l'espérance de vie) ont fait leur "devoir", plus de militants que civique, d'ailleurs.
Les droitiers ont sûrement été votés : premièrement, c'est dans leurs habitudes de faire où on leur dit et ensuite, malheureusement, à part si on est un nostalgique du fascisme ou du nazisme, il faut bien reconnaître que le régime sarkozyste applique un programme de droite. Contrairement aux électeurs de gauche, donc, les électeurs de droite n'ont pas l'impression de se faire enfler. Du moins pas tant qu'ils ne rencontrent pas de matraques ou qu'ils ne passent pas des heures indues dans un commissariat. Mais si ça leur arrive, on ne va pas les plaindre, hein. Ils ont voulu la flicaille à chaque coin de rue, la couverture, pour ne pas dire l'encouragement des bavures, ils l'ont, qu'ils se démerdent avec si cela leur arrive.

Non, ce qui me fait marrer, c'est le discours outré de certains qui sortent gnagnagna il fallait aller voter, gnagnagna sinon pas le droit de râler gnagnagna. Sauf qu'il y a peut-être des gens, comme moi, qui considèrent que les élections dans l'état actuel des choses reviennent à donner un chèque en blanc aux politiciens, sans contrôle du mandat. En gros, comme disais cette grosse baderne de Barre :
les promesses n'engagent que ceux qui les croient

Alors, ok, l'abstention du type "pêche à la ligne" est tout sauf une solution. D'un autre côté, on ne peut blâmer certains électeurs de gauche de ne pas s'être déplacés : le P"S" n'est plus rien, les projets du NPA et du front de gauche ne sont pas clairs du fait des tentatives à répétition des médias d'occultation des débats en les transformants en évènements "people". Quand à la liste europe-écologie, elle réunit des gens aussi éloignés que Bové et Cohn-Bendit, difficile de ne pas y voir une simple alliance de circonstance pour rentrer au parlement européen, sans réelle perspective programmatique pour la suite. Maintenant, c'est aussi facile de faire son "devoir de citoyen" et de s'en laver les mains par la suite, repus dans sa bonne conscience. Parce que, au final, et je ne considère que les électeurs de gauche ici (les autres ne m'intéressent pas : ce ne sont pas adversaires mais des ennemis), c'est aussi facile de mettre, une fois de temps en temps, un bulletin dans l'urne et de se dire "maintenant je suis tranquille, vogue la galère". Je connais des abstentionnistes qui, eux, mettent vraiment les mains dans le cambouis, en aidant des grévistes quand ils ne font pas grève eux-mêmes, en faisant acte de solidarité envers les sans-papiers, en se colletant avec les cognes, parfois (souvent même pas pour des prétendues infractions).

Alors, au final, les donneurs de leçons me font bien marrer, surtout si ils émargent au P"S", parce que sans déconner, ce parti en est là où il est de son seul fait. Si il n'avait pas viré à droite, peut-être aurait-il actuellement plus d'électeurs. Mais bon, il a choisit la voie de la traîtrise et ce n'est pas d'hier, alors pourquoi lui faire confiance ? Même en 1936, les promesses du Front Populaire n'ont été appliquées qu'à la suite d'une grève générale de plusieurs semaines, grève déclenchée pour forcer le Front Populaire, et surtout la SFIO (le P"S" de l'époque) à les tenir.

EN DÉFINITIVE, SEULE LA LUTTE PAIE.

Powered by ScribeFire.