21 février, 2010

BHL ou l'éthique à géométrie variable.

Il s'est récemment ridiculisé, avec cette affaire de Botul. Bien évidemment, en pape de la médiocrité, il n'a pas pu s'empêcher de proférer l'équivalent adulte (je n'ose dire philosophique en ce qui le concerne) d'un argument de cour d'école : en gros, lui l'immense BHL ne le savait pas, que Botul était un personnage fictif, une farce. Mais il ne serait pas le seul, Aude Lancelin aussi. Celle-ci lui répond d'une manière assez singlante, je dirais. Le garçon aggrave son cas : il est démasqué, et cela ne lui plaît pas. Là où je trouve que cela est comique c'est qu'il ne se prive jamais d'insulter, d'insinuer les pires saloperies chez ceux qui ne sont pas d'accord avec lui. Là, il  est prit la main dans le pot de confiture, et il est tout surpris qu'un journal, au moins, refuse de regarder ailleurs. Pauvre petit.

En ce moment, je lis "Les éditocrates..." de Chollet et al. Le passage concernant BHL est savoureux, je trouve. Il y a chez ce personnage, exactement tout ce que Paul Nizan dénonçait dans "Les chiens de garde". Avec en plus une propension à dire n'importe quoi qui frise des hauteurs Himalayesques. Bien sûr, rien que je ne sache déjà dans ce bouquin, mais il a l'avantage d'offrir un condensé des turpitudes BHLesques. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce garçon ne s'embarrasse en général pas de la réalité. Ni de cohérence, d'ailleurs. Que les russes tuent des civils en Tchetchénie ou en Géogie est un scandale pour BHL, et on est bien d'accord : toute armée qui tue des civils (et donc toute armée, en fait) est criminelle. Mais, pour BHL, il existe une exception : les forces de défenses israéliennes, qui elles, peuvent balancer des mines sur tout le Sud du Liban, raser Gaza impunément. Pour BHL, les militaires israéliens sont, pour une raison que j'ai du mal à saisir, exempts de toute tâche. En fait, la morale ne s'implique tout simplement pas à eux. Bien sûr il ne peut le présenter de cette façon : la manipulation serait trop voyante. Encore que, avec BHL, plus c'est gros, plus sa passe. Or, donc, quand les artilleurs israéliens tirent sur le Sud-Liban, c'est avec le souci d'éviter les civils. Quand on sait que certains des obus tirés contenaient des mines anti-personnel, on ne peut que rigoler. Toutes les statistiques le montrent : les mines anti-personnel mutilent ou tuent beaucoup plus de civils que de militaires. Où, dans ce cas, est le souci d'éviter les civils ? Quand une ville est rasée, quand des écoles ou des centres de réfugiés du UNHCR sont bombardés sous prétexte qu'ils servent de cache au Hamas, les civils n'en ressentent pas les effets, peut-être ? Bien sûr, il est tout à fait possible, même probable, que le Hamas se soit servit de la population gazaouie comme "bouclier humain". Mais en aucun cas cela ne peut être une excuse : car enfin, pour quelques roquettes tirées, on ne détruit pas une ville, à moins d'être barbare. Et, si l'on sait que des civils seront utilisés comme otages de fait, on ne tire pas dans le tas, si l'on clame que l'on veut libérer les gazaouis du Hamas. À moins, bien sûr, que la vie d'un palestinien ne vaut, aux yeux d'un militaire israélien, rien ?

En se basant sur les faits, on voit que toutes les distorsions, toutes les tartufferies BHLiennes ont un point commun : justifier l'oppression. Ou plutôt, promouvoir un point de vue occidental, libéral (au sens français du terme : le renard libre dans le poulailler libre). Et tant pis si la réalité contredit l'agence de propagande qu'est devenue BHL. Tant pis si BHL, en se transformant en communiquant des généraux en Algérie aide à justifier la mise en place d'une dictature larvée, tant pis si ces publireportages en Israël justifient la destruction lente mais inéluctable de la culture palestinienne. En fait, BHL, qui accuse les manifestants anti-OTAN d'avril 2009 de meurtre par procuration, rien de moins (une accusation purement fantaisiste d'ailleurs) est lui,  directement complice des tortures qui ont eu lieu en Algérie de 1994 à 1999, il est complice du meurtre de masse de milliers de palestiniens ou des bombardements, de civils, soit disant des erreurs, par l'OTAN en Afghanistan.

Et un tel personnage oserait s'ériger en père la morale ?


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