12 octobre, 2009

Finkielkraut, le perroquet réactionnaire.

Alors, l'été dernier, j'ai lu un article du Nouvel Obs sur Finkielkraut et je me disais que j'en ferais volontiers un billet en rentrant. Las, je me suis fait doubler par CSP. Je ne voyais donc pas l'utilité de remettre cent balles dans la machine.


Mais voilà, il ne peut arrêter ces saillies, dans Marianne de cette semaine, d'après Fontenelle, il remet ça. Depuis tant et tant d'années qu'il répète que l'éducation va à vau l'eau, il en est devenu un spécialiste, c'est pratiquement le seul sujet sur lequel on l'interroge. Récemment, ce sont les projets pédagogiques, qui consisteraient selon lui à emmener les gosses à Disneyland et qui seraient un gaspillage de l'argent public. Il estime par ailleurs que l'excuse invoquée par les profs, à savoir que certains gamins n'auraient pas l'occasion d'y aller autrement ne tient pas. Et pour cause, pour notre ami Finkielkraut, habitué qu'il est à la soumission des élèves de polytechnique (soumission leur assure un statut ultérieurement et ils le savent), il doit trouver que l'enseignement doit obligatoirement être chiant.


Deux choses : la première, c'est que quand j'étais gamin (en primaire), les instits nous ont emmenés au parc Walibi près de la Tour du pin. C'est marrant mais une vingtaine d'année plus tard et un doctorat en poche, je ne trouve pas que cela ait eu une influence négative sur ma personnalité. Et oui, cette sortie a permis à l'époque à des camarades de classe de faire quelque chose qu'il n'auraient pu faire autrement. C'était bien un projet pédagogique, pas seulement à l'usage des élèves d'ailleurs, mais aussi de leurs parents : l'apprentissage de la solidarité, le fait de montrer qu'ensemble, on peut faire des choses que seuls on ne peut pas. Et quoi, fallait-il envoyer des gamins visiter le Louvre ?


Oui, certains diront, à quoi je répondrais qu'il y a un temps pour tout. Quand on a dix ans, il est rare que l'on soit près à passer deux heures dans une queue pour voir des choses pas nécessairement faciles à apprécier. Cela, je l'ai eu plus tard : à quatorze ans, j'ai visité Londres, et j'ai adoré le British Museum (particulièrement sa section sur l'Égypte), entre autres.


Maintenant, Finkielkraut se plaint de l'utilisation des portables à l'école, blah blah... Nul doute que ce soit ennuyeux pour le prof'. Sauf que ce n'est pas nouveau : avant c'était les bds, les batailles de gomme, ce genre de trucs. Il ne s'agit ni plus ni moins que de la même attitude adolescente typique, avec les moyens de son temps. Pas de quoi en faire un fromage, ni même des articles de journaux. Que Finkielkraut nous balance son avis là-dessus ne montre qu'une chose : sa réflexion est digne de celle du comptoir d'un "café du commerce" quelconque, avec les oripeaux et le vocabulaire de la "philosophie", mais sans la rigueur intellectuelle qui devrait accompagner une telle posture. Les délires de Finkielkraut sur un gamine de 13 ans qui, soi-disant posait nue et partant aurait mérité de se faire violer par Polanski le montre bien. On est purement dans l'argumentaire selon lequel, amie, si tu portes une mini-jupe, tu es de fait consentante et ne serais te plaindre si un mauvais sort était fait à ta pudeur.


Comme je le disais, répugnant comme les remugles de cerveaux imbibés de la mauvaise bière de n'importe quel "café du commerce" de France et de Navarre.



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